Jeu poétique pour retrouver le père
Afin de rencontrer le père absent, le fils invente un jeu. A bord d’un jouet mécanique, il trace un chemin dans l’espace et dans la mémoire. Immatériel est l’âge de l’enfant. Seules comptent les règles du jeu. Première règle du jeu : se fier aux mots dans un pèlerinage intime, en parcourant à pied le sentier ainsi ouvert ; deuxième règle du jeu : se prêter à la métamorphose, permettre au poète de prendre son envol parmi les oiseaux. De là-haut, l’on perçoit les absurdités de la vie vécue malgré l’absence du père. Absurdité compensée en nommant les trésors du monde végétal interpellant le marcheur à chaque pas. Troisième règle : inviter à ce jeu existentiel, les poètes d’hier et d’ailleurs. Ni le nombre des années vécues, ni l’intensité des expériences de vie n’avait effacé les blessures de la tendre enfance. C’est ce que livre au lecteur Bernard Victor Chartier dans un récit poétique. Récit douloureux mais combien essentiel, puisque cathartique. Délicatement illustré d’aquarelles de Bernard Schmitt, le livre s’intitule DANS TES PAS, PEUT-ETRE. Plus que de la poésie inspirée, une volonté longtemps réprimée d’entamer le dialogue. Entre les vivants et les morts. Entre la poésie et l’art pictural. Entre le fils et le père décédé bien trop tôt.
Daniel Labonne
Sille le Guillaume. France
18 décembre 2020
DANS TES PAS, PEUT ETRE
Bernard Victor Chartier
Editions L’enfance des arbres