Hurlements
Réveillez-vous
Petits maîtres au pays des chiens
Mon hurlement nocturne
N’est ni avertissement
Ni tristesse d’animal
Dominant habituel concert
De l’île aux errants
Il est appel des profondeurs
C’est dimanche
Au calendrier des vivants
Bercés par Septembre hésitant
Entre saisons
Au lendemain fatigué
Des pèlerins sans foi
Ayant déambulé pentes
Des collines asphaltées
Vers lieu de mémoire
Où repose l’ange aux ailes noires
A jamais gardien d’île
Entendez-vous
Mon interminable chant canin
Incandescence
Transperçant votre sommeil
De peuple embaumé
De parfums de scandales
Engourdi de loisirs trompeurs
Étourdi par palabres radiodiffusées
Dans cacophonie de prières ?
Mon hurlement vous transmet
Images immémoriales
Enfouies au tréfonds de l’âme
Surgissant au seuil de la conscience
Étouffant titres criards
De journal dominical
Hurlant à l’encre rouge
Corruption au noir dessein
Au pays des arc-en-ciels
Inversés
Rauques sont mes hurlements
De quadrupède familier
Habitué de votre paradis privatisé
A vos dépens, je lance mon lugubre chant
Y voyez-vous hommage à la mort?
Ou névrose de gardien
Épuisé de vos chaînes
Rappelant le crime infâme
Des siècles encore saignants?
Mon chant est annonciateur
De dernière semaine
Pour un mortel du voisinage
Mon chant accompagne
Le parvenu aux quatre bornes
Du seul terrain sans spéculation
Où est-ce l’annonce du retour inattendu
D’un être cher éthérisé?
Mes narines hument sourde inquiétude
Des nouveaux maîtres
À la recherche de l’esclave perdu
Mes narines hument innommable panique
Tambourinant la peau de votre ventre
Mes narines hument vos imaginaires
Refoulés sous le fard
Du développement hâtif
Reconnaissez-vous
L’incantation du fidèle ami
Pour une nuit, relié au Temps
Et non à votre espace apprivoisé?
Daniel Labonne
15 Septembre 2008.
Maurice